12 juillet 2005

Mort d'un philosophe

Merci à Louis Cornellier pour son hommage dans Le Devoir au philosophe Laurent-Michel Vacher, décédé cette semaine :
Le Québec, aujourd'hui, est en deuil du plus audacieux de ses philosophes; il ne nous reste plus qu'à espérer, désormais, qu'il retiendra au moins quelques-unes des leçons de ce dernier.
Comment résister à la tentation de découvrir ou de redécouvrir ce philosophe, qui se définissait -- selon Cornellier -- comme un
«fils du peuple» qui refusait de se faire complice du «parfum discret d'un aristocratisme, d'un élitisme, d'une pédanterie, d'une préciosité ou d'un snobisme» qu'il flairait dans la grande culture philosophique «occidentale-bourgeoise-moderne» ?

Le professeur-philosophe contestait (et je cite encore Cornellier) «l'approche historico-herméneutique qui consiste à potasser les textes des grands auteurs à l'heure de philosopher en classe.»

Selon lui, cette approche entretenait essentiellement le culte des grands textes et des personnalités d'exception au détriment des idées, théories et arguments, et elle réduisait le geste philosophique à «l'apprentissage mécanique de simples faits culturels symboliquement chargés d'un fort coefficient de distinction».
Je vous invite à réfléchir sur les mots entre les derniers guillemets. Souhaitons que l'enseignement philosphique de cet homme se réflètera dans celui -- de très piètre qualité et je peux l'affirmer par expérience -- qui règne présentement dans les CÉGEP québécois.