06 août 2005

Pierre Lapointe (écho à Catherine)

Ce matin, Catherine a exprimé ses inquiétudes quant à l'avenir musicale de Pierre Lapointe:
[...] qu'à force de renouveler, de réinventer, de repenser, il faudra bien un jour qu'il se goure. [...] Et j'espère que je n'y serai pas. Parce qu'on a envie de le suivre dans toutes ses pépiphonies. D'aimer ce qu'il fait, d'y croire avec lui. Et je crains le jour où ça me semblera mauvais et que je ne pourrai dire autrement.
Je lui ai écrit un long commentaire (trop long probablement), que je retranscris ici (avec quelques corrections).

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Je ne suis pas mélomane, je risque donc d'écrire au travers de mon chapeau... Je vais toutefois tenter une analogie musicale. Jean Leloup et Daniel Bélanger sont deux auteurs-compositeurs-interprètes de très grand talent qui ont connu autant du succès auprès des masses qu'auprès des critiques. Tout au long de leur carrière, ils n'ont jamais déçu (ou si peu qu'on a vite oublié). Et je sens que Pierre Lapointe est de la même trempe : il saura se renouveler et, à entendre la qualité de son premier CD ainsi que les commentaires élogieux de ceux et celles qui l'ont vu en spectacle, je pressens qu'il restera intègre dans sa démarche musicale.

Il faut souligner aussi la présence de son être dans sa musique : voilà où demeure le secret des auteurs-compositeurs-interprètes. Difficile en effet de leur imposer une image, un moule, pour les réduire qu'à de simples produits de consommation, des marchandises que l'on consomme selon une mode pour ensuite les jeter. La musique d'un auteur-compositeur-interprète est une mélodie étroitement harmonisée à une vie humaine. Elle est par conséquent évolutive suivant le chemin de vie que suit le poète musical: s'il lui arrive de faire un faux pas, c'est qu'il trébuche dans sa vie. Encore là, généralement, lorsqu'un poète de talent trébuche, il sait rendre sublime ce faux pas. Personnellement, je n'ai aucune inquiétude quant au futur musical de Pierre Lapointe ; sa sensibilité lui confère ce talent de transposer son âme avec une poésie, une voix, qui ne pourra s'altérer.

[ Je suis d'un optimisme débordant ce matin ! ]

2 non-dit(s):

Anonymous Anonyme non-dit ceci...

Je comprends ce genre de peur. Il semble que quand on apprécie un artiste, on fait un peu les mêmes erreurs qu'en couple. On a peur que cela change pour le pire, qu'un jour, on perde cet attachement si profond.

J'ai actuellement très peur du prochain album d'Opeth (mon groupe favori, un groupe de pouèle qui marie le black métal au jazz progressif) qui doit sortir à la fin du mois. Leur 7 albums précédents étaient de véritables chefs d'oeuvres, parfaits, complets, porteurs d'une force cosmique. Ils ont changé de label, et ils deviennent de plus en plus populaires. Je suis mortifié de craintes...

Alors que Pierre Lapointe déraille, c'est possible. Qu'Opeth déraille aussi. Des très grands ont déraillés: des premiers Metallica aux derniers, de Genesis à Phil Collins, des premiers Gentle Giant aux derniers, il y a des mondes de différences! Ils auront toujours le mérite et auront toujours droit au respect d'avoir produit des chefs d'oeuvres, malgré tout.

14:09  
Blogger -flemay- non-dit ceci...

Ton commentaire, Robin, est plus que pertinent. Au fur et à mesure que la journée avance, mon optimisme matinal me quitte pour voir les choses un peu plus lucidement (cruellement suis-je tenté d'ajouter).

J'ai cependant peu d'empathie pour ce genre de sentiment, probablement parce que je n'arrive pas à créer de véritables attaches avec un artiste ou un groupe. Je suis tellement infidèle en matière d'art; je butine à droite et à gauche, frivolement. Que Pierre Lapointe ou Opeth (que je ne connais pas) produise un album décevant, ma seule désolation proviendrait que ceci est dû à l'industralisation de plus en plus grande des arts en général. Ah oui, autre déception concernant Lapointe: s'il produit une merde, ça prouverait que je n'ai pas toujours raison. Et ça, ça me ferait chier. :-)

15:54  

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