03 août 2005

Réflexions à propos de la Walter Benjamin Platz

J'ai particulièrement apprécié le dénuement relatif de cette place. Autant les architectes que les designers urbains doivent tenir compte de l'espace ainsi: combler le vide urbain tout en laissant de la place pour l'improvisation spontanée et quotidienne. Car peu importe la qualité de l'objet architectural, ce sont les humains, en se l'appropriant, qui l'utiliseront et qui lui insuffleront une véritable vie urbaine. Le rôle de l'architecte est de tracer *subtilement* les grandes lignes qui moduleront cette appropriation. Kollhoff a su bien maîtrisé ce concept pour la Walter Benjamin Platz. L'activité quotidienne qui y règne n'est pas figée dans une idée absolue qui réside dans la tête de l'architecte.
Parallèlement et globalement, on peut souligner cette différence entre les idéologies qui animèrent la construction berlinoise du début du XXe siècle (Taut, May et cie.: les grands ensembles résidentiels) et celle de la fin du même siècle (IBA): passer d'une architecture-objet, qui prend en charge toutes les facettes de la vie urbaine, à une architecture qui s'insère et qui respecte plutôt un environnement urbain déjà existant. La première est moraliste et rigide; la seconde, accompagnatrice et évolutive selon les moeurs des hommes.

Voilà en quoi la Walter Benjamin Platz m'a tant accroché l'oeil et l'objectif de mon appareil photo.